samedi, mai 28, 2011

La mission civilisatrice du numérique de l'Etat français


« Les Français sont, en quelque sorte, en ce début d'été, à pied d'oeuvre. Quelles que soient les innombrables difficultés d'aujourd'hui, et craintes légitimes pour demain — on sent bien qu'elles sont liées à un monde qui s'enfonce, et qui sera remplacé. Chacun peut chercher et trouver sa place dans le train de l'avenir. Cet appétit de l'avenir, ce sentiment profond que les techniques les plus récentes, que la télé, le magnétoscope, la vidéo, l'ordinateur personnel, [l'Internet] recèlent des trésors d'outils pour la connaissance est la chance à ne pas laisser passer. »



Voilà, dans l'esprit, ce que Gilles Babinet, entrepreneur au parcours réellement remarquable, tout juste élu à la tête du Conseil national du numérique, déclarait à propos du rôle qu'il souhaite donner à cette auguste instance devant d'éminents représentants du prestigieux Corps des Mines venu examiner, avec une curiosité digne de Bartolomé de las Casas, le nouvel Indien des temps modernes, « l'entrepreneur ».



Si ces mots ne furent pas ceux qu'il prononça exactement, c'est parce qu'en fait ils sont extraits d'un article de Jean-Jacques Servan-Schreiber datant de juillet 1983. Sous son impulsion, généreusement étayée par Sam Pisar et Raj Reddy, sept ministères de l'époque, s'appuyant sur le réseau de la Datar, les moyens de l'Agence de l'Informatique — créée en 1980 et supprimée en 1987 par Alain Madelin qui estimait son utilité contestable —, et les administrations régionales lançaient, après avoir réuni les moyens financiers et un premier lot de 2000 ordinateurs — défense de ricaner —, l'opération « un été pour l'avenir » : deux cents ateliers informatiques pour les jeunes en régions. Avec le recul, force est de constater que nos « enfants terribles » de la génération Internet ne sont guère issus de cet envol lyrique et des ces idées humanistes du début des années 1980.



Mercantilisme et nouvelles velléités de politique industrielle de redressement national, aux vagues relents de récupération électoraliste, sont d'évidence passés par là.



Le parallèle politique est en tout cas frappant. Barack Obama acceptait en février dernier l'invitation à dîner en compagnie des représentants les plus médiatiques de la génération Internet chez John Doerr, investisseur en capital-risque vedette de la Silicon Valley — chez Kleiner Perkins Caufield and Bayers, il compte à son track record Silicon Graphics, Netscape, Google et Amazon, par exemple — et activiste politique démocrate et conseil de l'administration américaine au sein du Economic Recovery Advisory Board. Sous nos cieux, Nicolas Sarkozy conviait de son côté des « blogueurs » et des personnalités de l'Internet français à déjeuner la même semaine. Obama lance sa campagne électorale pour les élections présidentielles de 2012 via Twitter et organise au siège social de Facebook son premier meeting électoral. Aux Tuileries, Sarkozy confie, dans la précipitation, une vaste opération de communication à Maurice Lévy, le patron de Publicis, convoquant d'autorité la crème de la crème du Web au prêche moralisateur visant à la « civilisation de l'Internet » proposée au menu de la réunion du G8 à Deauville : ce fut l'e-G8. (Ou plutôt la controverse de Valladolid 2.0 !) Et voilà pourquoi on s'arrache aujourd'hui, au travers de l'Atlantique, la présence d'un Mark Zuckerberg qui fait oublier jusqu'au festival de Cannes et ses stars hollywoodiennes ! (N'a-t-on pas parlé d'un Oscar pour The Social Network ? Jolie mise en abyme.)



Et si le fétichisme des entrepreneurs du Net n'était qu'un instrument de communication dans l'exécution d'une véritable volonté politique ? Pourquoi donc ces entrepreneurs exemplaires acceptent-ils de jouer ce rôle qu'on leur attribue dans la théâtralisation politique de l'Internet ?



En mars dernier McKinsey, mandaté par Google — justement empêtré dans la taxe éponyme du sénateur Marini sur la publicité en ligne —, publiait le rapport Impact d'Internet sur l'Economie française. Dans sa présentation, McKinsey avance que « la contribution d'Internet, qui pèse 60 milliards d'euros dans l'économie française, soit 3,2% du PIB en 2009, contribue plus que d'autres secteurs de l'économie tels que les transports, l'énergie, l'agriculture, la finance ou encore le commerce ». Des conclusions fort opportunes, bien sûr, pour le mandant, unanimement vilipendé en France et consacré comme exutoire national depuis les diatribes de Jean-Noël Jeanneney. À vingt-huit ans d'intervalle, le rapport confirmerait aussi l'intuition lumineuse de JJSS sur les « emplois d'avenir » créés grâce à... Internet, tout de même bien jeune en 1983. L'autorité publique ne pouvait se laisser ainsi prendre de court par une telle révélation, surtout stipendiée qu'elle était par l'épouvantail numérique de référence ! Du coup, on a ressorti des archives où il amassait la poussière le projet d'un Conseil national du numérique.



Nicolas Sarkozy avait en effet annoncé en 2007 la création du Conseil national du numérique. Ce projet, qui instaurait un nouvel organisme consultatif sur le sujet, est resté lettre morte pendant plusieurs mois. Repris à son compte à l'automne 2008 par Eric Besson dans son plan France numérique 2012, ce conseil devait notamment être chargé d'élaborer des chartes d'engagement et de bonne conduite, destinées aux acteurs du numérique. Le toilettage en a été offert, comme il se doit, à l'un de nos totems entrepreneuriaux : il a été confié à Pierre Kosciusko-Morizet, co-fondateur de Price Minister, le soin d'organiser ainsi une large consultation afin de définir le rôle de ce Conseil National du Numérique, son champ d'action, ainsi que sa composition. Et donc derechef, rapport dûment remis au même Eric Besson, sous les lambris centenaires du ministère.



Installé sans traîner le 27 avril suivant, le Conseil national du numérique suscite immédiatement les critiques, tant sur sa composition que sur ses missions. Au vu du processus alambiqué qui a conduit à sa création, on ne saurait pourtant s'étonner d'y retrouver une prépondérance des représentants français de l'e-commerce et des services en ligne. Est-ce donc l'union sacrée tant appelée contre Google ? Cela n'en prend pourtant pas le chemin : le CNN vient de juger la taxe Google inappropriée. Premier troll ?



En fait, pas besoin du CNN pour stigmatiser la politique de Gribouille qui semble présider aux atermoiements sur le numérique : la fuite récente de données chez TMG montre qu'on se prend tout seul les pieds dans l'Hadopi ! L'Internet civilisé en marche. Trident Media Guard est en effet un prestataire indirect de l'Hadopi pour la collecte des adresses IP. Son dossier de candidature avait été une première fois rejeté par le Collège de l'Hadopi, mais elle fut finalement retenue sous la pression des ayant-droits — surprise, surprise ! Thierry Lhermitte, qu'on a connu mieux inspiré, est investisseur au capital de TMG ! Comment TMG a-t-il été à l'origine sanctifié par la CNIL ? Qui est à l'origine de cette fuite fâcheuse d'adresses IP en plein e-G8 ? Autant d'intéressantes questions auxquelles l'audit tardif commandité par l'Hadopi peccamineuse devra répondre.



Courteline aurait pu l'inspirer, le vaudeville du numérique se poursuit sous les lumières et les paillettes de la politique-spectacle. On peut, à la rigueur, regretter que des entrepreneurs aux pedigrees impeccables dans l'industrie viennent s'y dévoyer là où ils jouaient crucialement leur role-model d'inspirateur expérimenté et d'accompagnateur des jeunes pousses françaises. Ce n'est pas tant les politiciens qui ont besoin d'eux que les très jeunes entreprises innovantes si mal en point en France : tous ces talents laissés en déshérence ont besoin que ces entreneurs-modèles continuent à montrer l'exemple, précisément à entreprendre et à investir en business angel, pas à cautionner une vision normalisatrice du numérique de l'Etat.



mercredi, mai 18, 2011

Les naturalistes de l'Open Source au Printemps du Libre


Le « Printemps du Libre », think tank où, précise le site du Conseil national du Libre, les professionnels du logiciel libre et de l'Open Source « débattent librement de 13h30 à 20h », s'est tenu la semaine dernière en prélude au salon Solutions Linux. Co-organisé par le CNLL, le Groupe Thématique Logiciel Libre (GTLL) du pôle Systematic et PLOSS, le réseau des acteurs du Logiciel Libre en Île de France, il visait à faire un état des lieux du Libre, particulièrement en France. Visée ambitieuse et promesse tenue par l'organisation impeccable d'une série d'une douzaine de brèves présentations suivies de débats qui furent parfois animés mais toujours disciplinés.




S'il fallait se réduire aux thèmes essentiels qui agitent aujourd'hui la communauté française, a l'écoute de ces « libres débats », il est patent que les sujets liés à l'organisation et aux business models prédominent. Stéfane Fermigier s'interrogeait sur l'existence et la caractérisation de multiples « écosystèmes du Libre » — une question moins anodine qu'il n'y paraît. Et de fait, d'éminents représentants de cette biodiversité du Libre témoignaient de la vivacité présente au faîte des évolutions techniques du moment : cloud computing avec la liane grimpante phanérophyte Hedera Technology ; l'eau de source (code) du bureau Linux avec l'aquifère DotRiver ; ou encore, l'inépuisable question décennale de l'avenir de Mandriva, notre urodèle hibernant national, espèce en voie de disparition qui semblerait trouver protection et salut dans de nouveaux biotopes au Brésil et en Russie !




Cette question existentielle de l'avenir est apparemment au coeur des interrogations du monde du Libre. Laurent Séguin de l'AFUL et du GTLL abordait la question de front et Patrice Bertrand de Smile orientait le débat sur les relations entre éditeurs, entreprises et communautés, laissant à penser qu'aujourd'hui plane encore une forme d'incompréhension ou, tout du moins, de scepticisme entre le monde du Libre et celui traditionnellement appelé « de l'entreprise ». En contrepoint rassurant, Obeo livrait les recettes du succès de la Fondation Eclipse dans la forme d'organisation qu'elle s'est choisie. La question tourne — trop ? — souvent autour de la conformité des modèles économiques observés aujourd'hui à une idéalité fondatrice de l'Open Source, dont un des messies serait, par exemple, Eric Raymond auteur de l'incunable La Cathédrale et le bazar. (Quoique tout ne soit pas toujours aussi irénique au Walhalla de l'Open Source où vitupère aussi le fulgurant Connochaetes rms appelant à la conflagration du Ragnarök du logiciel !) Il semblerait pourtant que les analyses économiques, maintenant anciennes, des processus caractéristiques des communautés de Josh Lerner et Jean Tirole, comme celles de Yochai Benkler, complétées par le décorticage juridique des enjeux par Eben Moglen, aient fermement rattaché cette question à la Théorie de la firme initiée par Ronald Coase.




Tout ceci était donc bien vert et durable, tout à fait dans l'esprit du temps.




D'autres, ayant probablement surpassé ce Sturm und Drang existentialiste, voient dans le Libre précisément un modèle organisationnel exportable et bénéfique à de nombreux autres secteurs industriels — voire même, le chemin lumineux de la sortie de crise pour quelques uns. Allez, en vrac, dans l'esprit foncièrement optimiste du Commissariat au développement durable : « Le logiciel libre et le développement durable », « Le logiciel libre créateur d'emploi local », « Le logiciel libre et l'innovation managériale », « Le libre dans les pays en voie de développement ». Le Libre, produit bio, altermondialiste et révélation de la croissance verte dont le discours hésiterait soudain entre programme économique pour une autre politique industrielle et prosélytisme zélateur, réminiscent des adynatons sixties de l'Esalen Institute.




À ce propos, le double mouvement de réflexion de ce Printemps du Libre, retour spéculatif, d'ordre mythologique, sur les fondations originelles de la pensée sauvage de l'Open Source, d'une part, et propagation de la doctrine de la foi sur d'autres territoires à convertir dans le mouvement de retour au naturalisme, dans sa déclinaison verte et durable, d'autre part, annoncent les thèmes de la prochaine édition de l'Open World Forum, à Paris en Septembre 2011 : mot d'ordre, Think, Code, Experiment.




Au printemps déjà, en 1956, le Commissaire du bureau central Mao Tsé-toung haranguait : « Que cent fleurs s'épanouissent ! ».



vendredi, mai 13, 2011

Angry Birds


Difficile, cette semaine, de manquer de remarquer l'esprit de concurrence pied à pied et les poussées d'adrénaline qui forment l'âme de cette industrie : le Ballmer des grands jours à la tête d'un Microsoft, qu'on disait flottant entre deux eaux après les départs de ses managers historiques, Ray Ozzie, Bob Muglia, Robbie Bach, Stephen Elop, et Mich Matthews en quelques mois, annonçait triomphalement le rachat de Skype au prix inouï de 8,5 milliards de dollars, le jour même de l'ouverture de Google I/O, la grand-messe de Google au Moscone Center à San Francisco.

 



Microsoft ne pouvait, en effet, laisser s'établir sur le terrain de Windows 7, au lendemain de son accord avec Nokia dont le même Stephen Elop vient de prendre la barre le service Google Voice et le Facetime promis par Apple. (D'autant plus qu'après de sérieuses échauffourées par communiqués de presse interposés, Google Voice, exclu de l'App Store l'été dernier par un Apple propriétaire et tatillon, y est de retour.)

 



Paradoxalement, Facebook pressenti comme acheteur potentiel de Skype depuis quelque temps — mais à ce prix là, probablement gêné par son statut de société non-cotée malgré une valorisation stratosphérique sur des marchés de gré à gré à la réputation sulfureuse — pourrait aussi bénéficier de ce rachat pantagruélique. Google, d'une part, dont Facebook fait sa Nemesis — au point, paraît-il de commissionner l'agence de relations publiques Burston-Marsteller pour distiller un venin acrimonieux sur les pratiques de son concurrent sur le (non) respect des données privées — se trouve ainsi privé d'une proie qu'il convoitait. La concupiscence de Google pour Skype date peut-être même de 2005 quand Ebay emportait ce trophée âprement disputé pour 3,1 milliards de dollars, avant de le revendre pour 2 en 2009, aux vendeurs d'aujourd'hui : SilverLake Partners, Andreesen Horowitz, le fonds de pension canadien CPPIB, et... les fondateurs Niklas Zennström et Janus Friis au terme de laborieux procès. (Une incidente : vu de ce bout-ci de la lorgnette, il faut évidemment s'attendre à ce que le grand choeur de la communauté financière du capital risque européen, en déshérence par les temps récessifs qui courent, entonne l'aria galvaudé de l'immense succès retrouvé des entrepreneurs de la vieille Europe — un suédois et un danois — en tendant leur sébile, la larme à l'oeil, à des investisseurs institutionnels qui ont déserté depuis longtemps au premier coup de trompe de Lehman Brothers.)

 



Rappelons également, d'autre part, que Microsoft est actionnaire de Facebook, ayant acquis, sous les cris d'orfraie moqueurs des commentateurs, 1,6 % du capital pour 240 millions de dollars en 2007. (Qui valent aujourd'hui 1,2 milliards à la valorisation « irrationnellement exubérante » actuelle du réseau social !) Facebook aura ainsi peut-être accès à la technologie Skype au bout du compte via cet actionnaire bienveillant aux intérêts anti-Google alignés sur ceux de l'enfant terrible du Web social : des crédits Facebook pour payer des minutes Skype ? « I Like » !

 



Alors qu'opposait Google, lors de cet événement I/O, à ce qui ressemble donc à un assaut concerté contre le moteur de recherches ? Une riposte organisée sur deux fronts majeurs : Android et Chromebook.

 



Google a rendu compte de la progression rapide d'Android ces derniers douze mois, les 400.000 activations quotidiennes de smartphones aujourd'hui permettent d'anticiper 100 millions d'activation pour cette année. Quant à l'écosystème, il croît et embellit : une communauté en croissance (36 fabricants, 215 opérateurs, 450.000 développeurs) et plus de 200.000 applications sur Android Market ainsi que la location de films — toujours moins que l'App Store mais pour combien de temps, compte-tenu de la vitesse acquise. Au plan technique, l'arrivée de la version 3.1 dite Honeycomb est imminente ; les applications de domotique avec Android at Home (intégrant un serveur multimédia HD, Tungsten, couplé au nouveau service Google Music, et le support du protocole de communication radio Zigbee) envahiront nos foyers, un nouveau plug-in pour Eclipse permettant de développer des applications combinées Android - App Engine directement laisse imaginer la collecte instantanée des données mobiles dans le cloud Google ; ça tombe bien l'App Engine sort de révision pour accueillir le nouveau langage de programmation maison, Go, et l'API de prédiction, produira, grâce au machine learning, une analyse encore plus fine et permanente de votre comportement.

 



Go est le troisième langage de programmation, après Java et Python, à recevoir l'onction de Google pour App Engine. Relativement peu connu, malgré sa livraison en Open Source dès 2009, Go est pourtant le fruit de l'expérience des authentiques et vénérables pères de l'Eglix, prophètes en leur temps, Ken Thompson — une simple ligne dans son C.V déclare sobrement : 1969  Develops UNIX operating system — et Rob Pike — Plan 9, Inferno et avec Brian Kernighan : the UNIX Programming Environment —, accompagné de leur diacre Robert Griesemer, prosélyte de Sawzall. L'intérêt de Go a été récemment relancé par d'abscons débats techniques comparant ses mérites à ceux, révélés, de la star montante de la Silicon Valley pour le développement d'applications cloud, Node.js — ce qui nous ramène une fois de plus à Google, puisque Node.js est basé sur V8, le moteur Javascript de Google Chrome.

 



Pour aspirer encore plus vite les éphémères traces de notre vie en ligne et diriger à haut débit toutes ces scories personnelles dûment annotées, classées, et catégorisées vers les mausolées de données de Google, silencieux datacenters dévoreurs de terawatts, enfouis aux quatre coins du territoire, voici l'invasion des Chromebooks. Tel le Sardaukar de la Maison impériale Corinno, démarrant sous Chrome OS en quelques secondes (grâce à la mémoire flash), le Chromebook se connecte immédiatement sur le cloud Google à vos applications et vos données, votre musique et vos vidéos, en toute sécurité ; en permanence aux aguets, empressé de servir, il capture avec efficacité et déférence vos moindres intentions sur la Toile. Naturellement, le Chrome Web Store vous permet de faire votre marché de toutes ces nouvelles applications notamment, mirabile dictu, pour la première fois l'indispensable Angry Birds.

 



Quelle meilleure image de la bataille des angry birds du Web, Google, Microsoft, Facebook, Apple pour la domination de l'univers en ligne ?

 



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